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Voulez-vous savoir des nouvelles de Rennes ? Il y a toujours 5.000 hommes, car il en est venu encore de Nantes… Cette province est un bel exemple pour les autres et surtout de respecter les gouverneurs et les gouvernants, de ne leur point dire d'injures et de ne point jeter de pierres dans leur jardin. On a chassé et banni toute une grande rue et défendu de les recueillir sous peine de vie, de sorte qu'on voit tous ces misérables, femmes accouchées, vieillards, enfants, errer en pleurs au sortir de cette ville sans savoir où aller, sans avoir de nourriture ni de quoi se coucher… On en a pris 60: on commence à pendre demain… Tout y est plein de gens de guerre, et il s'en écarte qui vont chez les paysans, les volent, les dépouillent… Pour nos soldats, ils s'amusent à voler, ils mirent l'autre jour un petit enfant à la broche…

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Aux Etats de Bretagne, le roi est intraitable sur la question fiscale, mais sait aussi se faire arrangeant pour les notables grâce auxquels il tient la province. La Bretagne n’évite pas la venue en quartiers d’hiver des soldats, auxquels on prête les plus noires exactions. En février, une amnistie est proclamée, qui exclue néanmoins plusieurs dizaines d’individus trop compromis et encore recherchés, signe de la dureté de Louis XIV. Dès lors, la contestation fiscale, sans disparaître, se fait désormais discrète…
Répression, exactions
  
Les Bonnets rouges sont torturés, exécutés ou condamnés aux galères
Le notaire Sébadtien Le Balp, chef du groupe des insurgés de Carhaix est assassiné et son corps est exhumé pour être supplicié.
Des clochers du pays bigouden sont arasés.
Le Parlement de Bretagne est exilé à Vannes et y restera une quinzaine d'années.
 

Les réactions de Mme se Sévigné…
  
Le 30 octobre 1675, Mme de Sévigné, toujours d'humeur badine, écrivait à sa fille :
La révolte du papier timbré (une révolte urbaine)
  
On désigne sous le nom de «révolte du papier timbré» les troubles qui agitèrent la Bretagne en juillet 1675, après l'imposition par Colbert, sans que les États y aient consenti, d'une taxe sur le tabac et la vaisselle d'étain, et par la création d'un papier timbré spécial exigé pour les actes authentiques et judiciaires.
Ces mesures avaient été prises pour renflouer le trésor royal, vidé par les dépenses de la guerre de Hollande et les dépenses de la cour de Versailles.
Cette aggravation de la fiscalité royale fut très mal accueillie par les Bretons, non seulement parce qu'elle bafouait l'autonomie de la province, consacrée par le traité de 1532, mais surtout parce qu'elle accablait sous de nouvelles charges une population déjà écrasée de misère. La révolte éclata à Rennes, où les habitants des faubourgs saccagèrent les bureaux du tabac et du papier timbré, et lapidèrent la résidence duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne nommé par le Roi (sorte de préfet actuel).
 
La révolte en basse-Bretagne
  
Elle débouche rapidement sur une remise en cause de toutes les nouveautés fiscales récemment établies pour financer la guerre de Hollande (1672-1678), en particulier la taxe sur le papier timbré. Dans les jours qui suivent, des secousses secondaires apparaissent à Saint-Malo, Nantes et Guingamp puis la contestation s'étendit gagne les campagnes du pays bigouden et de Cornouaille: l’absence de réaction en Bretagne permet au mouvement de s’étendre et de déborder sur le Léon, le Trégor et le Vannetais. Ceux que l’on appellera bientôt «les bonnets rouges» s’en prennent comme en ville aux nouveaux impôts et profitent en outre du rapport de force favorable pour obtenir des seigneurs des aménagements de rentes. Quelques châteaux et presbytères sont pillés. Les révoltés du pays bigouden proclament l’abolition des impôts nouveaux et des abus seigneuriaux dans un texte resté célèbre sous le nom de «code paysan».
Vers Carhaix, l’attaque du puissant château de Kergoët provoque un choc chez les autorités qui espéraient jusque-là calmer la révolte sans recourir à la force.
 
L’intervention militaire
  
C’est alors que le duc de Chaulnes, demande à Louis XIV l’envoi de troupes. Les Dragons du Roi (10.000 hommes) furent dépêchés… C’est à Rennes que la répression fut la plus rude. Plusieurs membres des milices bourgeoises, qui avaient pris les armes sans ordre, ou contre les ordres, sont exécutés, afin de montrer que l’usage de la force ne peut se faire sans l’aval du pouvoir royal. Le faubourg jugé le plus turbulent est évacué. Rennes perd 20% de sa population.
Les Bonnets Rouges
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